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La vie ordinaire

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Message par Invité Dim 27 Fév 2005 - 9:05

L'injonction du marquis de Coulanges replace la diffusion des nouveautés dans la rencontre de la morale et du matériel.

Les inventaires paysans montrent la lenteur des progrès. En Mâconnais, en Brie, en Bretagne, en Tourraine et en Alsace, le constat est le même ; on cuisine et on mange dans les mêmes ustensiles : soupières et marmites passent de l'âtre à la table, et leur contenu de la cheminée à l'écuelle.

Pendant longtemps, on mange avec ses doigts et on trempe le pain dans le pot ; pour boire, on tète au goulot des bouteilles, qui sont une invention tardive et, semble-il, venue d'Angleterre au XVIIe siècle, ou au pichet. La soupière et le plat n'apparaissent pas dans le foyer paysan avant le XVIIIe siècle. On mange encore sur le pouce ou avec un tranchoir de pain ou de bois, premier support individuel dans les manières collectives?

Les couverts et la vaisselle que nous connaissons - l'assiette, la cuillère, le couteau, la fourchette - permettent de tracer la séparation invisible entre les convives qu'imposent les civilités.

Première étape dans cette individualisation des manières de la table, la possession des écuelles personnelles, qui s'affirme dans un décor ou une inscription, comme en pays bigouden ou en Mâconnais. L'assiette répandue en ville, arrive dans les campagnes au XIXe siècle, rarement avant, sauf chez les riches. Les matériaux dont sont faits tous ces ustensiles sont le reflet de la hiérarchie sociale ; les plus communs sont en bois, en terre nue ou vernissée, les plus riches en faïence, en étain, en cuivre et même en argent.

La fourchette est d'abord un caprice royal. C'est Henri II qui l'impose à la cour, avec l'assiette, à l'exemple de l'Italie. Cette mode est alors blâmée par les moralistes ! Au XVIIIe siècle, elle progresse dans le monde rural : un ménage sur dix possède une fourchette an Alsace, où elle progresse parès 1730-1760.

L'instrument le plus commun est sans doute la cuillère, même si Goethe dis à propos des paysans : "S'il pleut de la bouillie, ils n'ont même pas de cuillère."

Le couteau de table est rare ; les hommes se servent plus souvent de leur couteau de poche.

Le verre et le gobelet apparaissent tardivement, en Alsace, ils figurent dans 5% des inventaires, en Brie, ils représentent le progrès le plus notable avec les fourchettes dans 95% des foyers des riches notables, chez la moitié des laboureurs, et chez 40% des paysans. Ils apparaissent aussi en Ile de France, en proportion de l'aisance. Mais la présence d'un objet n'implique pas l'abandon d'un autre : l'économie de la rareté veut qu'on utilise à la fois des pièces anciennes et les plus récentes,lesquelles inspirent d'abord une certaine réserve ; l'urbanité et la circulation ont eun une influence décisive dans l'expansion des nouveaux usages.


Tiré de :Histoire des choses banales.
Anonymous
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Message par Invité Dim 27 Fév 2005 - 10:49

Vévé,
Il a l'air d'être génial ton petit livre "histoire des choses banales"...
Tu as les références, stp ? [img]http://yelims.f encore .

La Feuille. :study:
Anonymous
Invité
Invité


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