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Procès-verbal des blessures du Prince Louis de Prusse.

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Procès-verbal des blessures du Prince Louis de Prusse. Empty Procès-verbal des blessures du Prince Louis de Prusse.

Message par Invité Lun 18 Déc 2006 - 17:45

" Ce jourd'hui, 11 octobre 1806, à midi, je soussigné chirurgien-major du 40e régiment d'infanterie de ligne, membre de la légion d'honneur, chargé du service de santé de la division, certifie m'être transporté à Saalfeld d'après l'ordre de M. le général de division Suchet, grand cordon de la Légion d'honneur, commandant la 1re division du 5e corps d'armée, à l"ffete de constater les blessures qu'a reçues le prince Louis Ferdinant de Prusse à l'affaire d'hier qui lui ont causé la mort.

Etant arrivé à l'église principale de Saalfeld accompagné de M. Virvaux, capitaine du génie de la division, les gardiens des tombeaux des pinces de Cobourg nous ont, sur ma réquisition, fait descendre dans le caveau où était déposé depuis une heure le corps du prince, que j'ai reconnu être le même que j'avais vu à 6 heures du matin sur le champ de bataille et dont j'avais admiré la beauté de la figure, le calme de la physionomie, le développement de la poitrine, joint à la forme régulière des membres dont les muscles trés prononcés annonçaient beaucoup de force et de vigueur.

J'ai remarqué :


Une plaie superficielle de 2 pouces d'étendue faite à la joue droite sur la pommette par un coup de sabre dont la direction était de haut en bas ;

Un coup de sabre à la partie supérieure du front du côté droit, ayant divisé obliquement les téguments sans lésions de l'os frontal, la plais ayant un peu plus de 2 pouces d'étendue ;

Une plaie transversale à la partie supérieure et postérieure de la tête, de 5 pouces d'étendue, produite également par un coup de sabre qui a divisé les téguments et lésé la première table des pariétaux ;

Un coup de sabre à la partie postérieure de la tête porté de haut en bas et qui a fracturé l'occipital, la lame du sabre ayant pénétré la substance du cerveau, la plaie ayant 6 pouces d'étendue ;

Une plaie transversale de 2 pouces et demi d'étendue à la partie antérieure et supérieure de la poitrine produite également par un coup de sabre, dont la lame ayant été dirigée sur son plat, a traversé cette cavité entre la 2e et 3e côte aprés avoir divisé une portion du sternum. La pointe du sabre a causé à la partie oposée de son entrée une grande ecchymose à l'endroit où elle a soulevé la peau sans la percer ;

Enfin, un dernier coup de sabre sur le bras droit, un peu au-dessus de son articulation avec l'avant-bras, la plaie peu profonde se dirigeant obliquement depuis le coude jusqu'au pli du bras.

Ayant ensuite visité les autres parties du corps, je les ai trouvées dans leur état naturel. En foi de quoi j'ai dressé le présent que j'ai rédigé sur la simple inspection des blessures sans aucune ouverture ni incision et avons signé :

Virvaux Gallernat".



Sources : Revue du Souvenir Napoléonien n° 466-467.
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Message par fred.leudon Lun 18 Déc 2006 - 18:48

Hé ben, j'aurais pas aimé être à sa place ...
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Message par Invité Jeu 8 Déc 2011 - 0:06

La flamme nous cite ici le rapport fait par le chirurgien major concernant la dépouille du prince Louis de Prusse, mais savez vous ce qui s'est passé pour qu'il se retrouve dans cet état?
je peux vous raconter l'histoire si vous ne la connaissez pas.
mais pas maintenant il est tard. dodo.
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Message par Fricoteur Jeu 8 Déc 2011 - 10:57

Il avait mal répondu à un brave margis du 10ème hussards qui l'a derechef découpé en tranches.

Voilà ce qui arrive lorsque l'on embête un hussard. Yohoho, and a bottle of rhum !

Le dit margis, devenu officier aux grenadiers à cheval, a subi le même sort en 13 à Hanau.

Moralité : qui vit par l'épée peut avoir des problèmes...
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Message par La Poudre Jeu 8 Déc 2011 - 18:13

Une petite estampe pour imager vos propos.

J'attends avec impatience le récit de ce qui est arrivé au Prince et puis aussi à notre Margis Guindey du 10 ème Hussard

Procès-verbal des blessures du Prince Louis de Prusse. 63823_10

_________________
"...Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur, souriant à la mitraille anglaise, la Garde Impériale entra dans la fournaise ..."  ( V. HUGO)

"... Un homme n'est jamais aussi grand, que lorsqu'il s'agenouille, pour aider un enfant ..."

"... Il dort, quoique la vie, pour lui, fut bien étrange, il vivait. Il mourut lorsqu'il n'eut plus son ange. La chose se fit doucement, pas à pas, comme vient la nuit lorsque le jour s'en va ..." (V.HUGO. Les Misérables)
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Message par Invité Sam 10 Déc 2011 - 11:55

alors voilà.........


Le 7 octobre 1806, le roi de Prusse fait remettre à Napoléon un ultimatum l'enjoignant d'évacuer immédiatement l'Allemagne sous peine de guerre. Le lendemain, les troupes françaises entrent en
Saxe, alliée à la Prusse. Le 10 octobre les avant gardes prussiennes sont en déroute. Lannes a pour mission d'atteindre le gros des troupes ennemies. Il marche en tête de la colonne sur Saalfeld.
Sa cavalerie ( 9e et 10e Hussards, 21e Chasseurs ) bouscule les Hussards prussiens de Schimmelplennig.
Puis Lannes aperçoit devant Saalfeld, l'infanterie prussienne rangée en bataille avec de l'artillerie et plusieurs escadrons de cavalerie.
L'infanterie prussienne est commandée par le Prince Frédéric Christian Louis Ferdinand de Prusse.
Il est le neveu de Frédéric II. C'est un homme grand, élancé. A 20 ans il s'est fait remarquer à la tête d'une brigade pendant les guerres de la révolution. Il est l'idole des soldats et des jeunes officiers, aimant le jeu, la chasse, la musique, la grande vie. Partisan de la reine Louise, violemment anti-français , il approuve l'action du roi de Prusse Frédéric Guillaume III.
La présence de ses troupes à cette endroit est un acte d'indiscipline caractérisé de sa part. Les ordres qu'il avait reçus lui prescrivaient de se tenir plus au nord-ouest, le long de la Saale. Mais le prince voulait sa bataille, pris sur lui de défendre Saalfeld et ainsi d'être le premier à battre les Français qu'il haïssait.
Lannes fixe l'ennemi par une bataille d'infanterie à couvert dans un bois. Vers 11 heures le Prince lance une attaque avec les régiment saxons, vite arrêtée par le feu nourri des Français.
A 13 heures, Lannes commence l'attaque générale par la charge des 9e et 10e Hussards. Celle du 9e est rompue par une attaque soudaine de cinq escadrons de Hussards saxons, le 10e chargeant sur les flancs les disloque et les poursuit jusqu'à la Saale.
Le prince porte habituellement l'uniforme de colonel de son régiment, aujourd'hui il a revêtu la tenue de général d'infanterie.Il monte un cheval alezan irlandais, c'est grâce à cette monture qu'il peut distancer les quelques hussards du 10e qui le poursuit.
Mais au passage d'une haie, son cheval s'entrave dans les branches. Cet arrêt permet au maréchal des logis Guindey de le rejoindre et de lui barrer la route.
« Rendez vous, Général, ou vous êtes mort! »
Louis de Hohenzollem n'était homme à se rendre à la première somation, il lui fait face, attaque le maréchal des logis et l'atteint d'un premier coup de sabre à la joue droite. Guindey riposte et le touche au visage et au bras mais un deuxième coup le frappe au front.
Aveuglé par son sang, furieux, il porte au prince un coup de tranchant à la base du crâne qui provoque une blessure mortelle car la lame à pénétrée dans la substance du cerveau. Ce coup de sabre est suivi d'un coup de pointe qui lui transperce la poitrine, entre la deuxième et troisième côte ( les détails se trouvent dans le procès verbal ci dessus).
Le prince s'écroule à terre, mortellement blessé. Son cheval s'enfuit, il sera récupéré par son frère, le Prince Auguste. Pendant le combat, les ordonnances du Prince arrivent au galop pour lui porter secours. Sauvant Guindey d'une mort certaine, un hussard du 10e tue un hussard prussien d'un coup de pistolet. Les autres cavaliers prussiens prennent la fuite.
Blessé, Guindey, soutenu par son sauveur, le hussard Fritz, regagne le peloton de son régiment et rend compte à l'officier qui le commande et repart avec lui sur le lieu du combat.
Deux hussards du 9e se trouvent déjà auprès du mort. « c'est moi qui l'ai tué, leur dit Guindey, ma lame est encore pleine de sang. Prenez sa bourse s'il en a une, je vous la donne, mai remettez moi son sabre et son crachat que je le porte au maréchal. »
les deux hussards s'exécutent.
Lannes reçoit donc les trophées des mains de Guindey et à 19 heures fait un compte rendu détaillé de ce combat à l'Empereur. Empêché par sa blessure, Guindey, toujours accompagné de son hussard, rejoint l'ambulance. Lannes fait porté les trophées au quartier général de l'Empereur, demandant une récompense pour le sous officier. Napoléon se contente de déclarer «  s'il me l'avait ramené vivant, je l'eusse fait officier ».
avant de quitter Saalfeld, Lannes passe à l'ambulance pour faire part à Guindey les paroles de l'Empereur. « monsieur le maréchal, voyer comme il m'a arrangé; je vous assure bien qu'il n'était pas d'humeur à se laisser faire ».
Après une veillée d'arme au château de Rudolstatd gardé par un détachement d'infanterie légère françaises, le corps du prince est inhumé dans le caveau des Princes de Cobourg.

La mort du prince fit grand bruit dans l'armée française. Les soldats en firent une chanson;

C'est le prince Louis-Ferdinand
Qui se croyait un géant
Ha! l'imprudent!
Un houzard, bon là!
Lui dit; N'allez pas si vite
Ou bien, sinon ça
Je vous change en mort subite
A la papa


Le succès de cette journée fut également très importante. L'avant garde de Hohenlohe se trouve réduite de moitié. Enfin, ce fut un coup terrible porté au moral de l'armée prussienne. Quatre jours plus tard ce sera l'effondrement de Iéna.

Gundey est nommé maréchal des logis chef à la compagnie d'élite le 14 octobre. La campagne se poursuit, Iéna, Stettin, le 11avril 1807, Guindey est proposé pour le grade de sous lieutenant. Il se distingue à nouveau à Eychen les 27, 28 et 29 octobre et reçoit un coup de sabre à la charge de Pulstusk le 26 décembre.
Aprés Varsovie son régiment se retrouve en Silisie.Guindey est nommé chevalier de la légion d'honneur le 14 avril et sous lieutenant à la compagnie d'élite six jours après, il n'avait pas ses 22 ans.
Août 1808, la grande armée se dirige sur Bayonne et entre en Espagne. Grièvement blessé lors d'une charge aux environs de Saragosse le 11 décembre 1808, guindey se retrouve à Pau ou il soigne ses blessures. Guéri, il ne rejoint pas le 10e hussards, il repart en Allemagne comme officier d'ordonnance du général Pire qui commande la brigade formée du 8e hussards et du 16e chasseurs sous les ordres du général Lassalle.
Le 6 juillet 1809, à Wagram, dans les charges héroïques, Lassalle est tué, Guindey eut deux chevaux tués sous lui et fut blessé d'un coup de pointe.
Nommé lieutenant au 8e hussards le 11 septembre 1809, il quitte ce régiment le 21 juillet étant nommé lieutenant en second aux grenadiers à cheval de la garde.
Son régiment part pour la campagne de Russie, Guindey assiste sans participer à la bataille de la Moskowa et cantonne à Moscou. Il prend part à la retraite ou il eut l'occasion de se servir de son sabre.
Les grenadiers à cheval sont réformés et augmentés début 1813. guindey est nommé lieutenant en premier et sous adjudant major le 9 février. Après Liepzig, la grande armée bat en retraite sur le Rhin et traverse l'armée bavaroise qui lui barre la route à Hanau.
Guindey trouve la mort dans cette charge. Il fut trouvé mort, le soir, au milieu d'une demi douzaine de cadavres de chevaux légers bavarois à qui il avait fait payer cher sa mort.

Mémoire du commandant Parquin
R. Boverot 'la mort de louis de Prusse'
général Moneglia Vivat Hussard

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