Un jeune corse...mais lequel ?
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Un jeune corse...mais lequel ?
Pour vous mes chers amis,
ce qizz dominical, en sollicitant votre bienveillance pour des tournures grammaticales datées et autres "accès de fièvre" patriotiques caractéristiques des années suivant la défaite de 1870-71, l'auteur ancien examinateur à l'école militaire de Saint-Cyr écrivit ce portrait en 1881.
Général français, né dans la petite île aux grands hommes, trois ans après son annexion à la France, sa vie a été courte, et cependant bien remplie.
En 1786, a lieu son entrée à l'école militaire de Metz. Lieutenant d'artillerie en 1789 et capitaine en 1792, il passe ensuite avec le grade de lieutenant-colonel, dans l'artillerie à cheval de l'armée du Rhin. C'est lui qui tire le premier coup de canon sur nos ennemis ; la barque qu'il a visée est coulée à fond, dans leur enthousiasme les soldats témoins de ce pointage veulent nommer d'emblée général l'habile canonnier.
En 1794, Pichegru prend le commandement de l'armée du Rhin. Notre jeune corse de 23 ans se distingue sous les yeux de son chef qui, dans son admiration, l'attache comme aide de camp à sa personne. Trois fois il lui offre le grade d'adjudant-général, et trois fois l'officier refuse.
Enfin il accepte, et c'est en cette qualité, qu'il est chargé de diriger le passage du Rhin. Il accompagne le général en chef à l'armée du Nord, et il fait avec lui la brillante campagne de Belgique et de Hollande.
L'année suivante, le général Moreau le choisit avec les adjudants-généraux Decaen, Montrichard et Bellavène, pour préparer et exécuter le passage du Rhin à Kehl. Promu au grade de général de brigade, il s'empare successivement de Fribourg (Freiburg-im-Breisgau),Donneschingen (Donaueschingen), Stokak (Stockach) et Memmingen. Le 27 juin, au passage du Lech, affluent du Danube en Bavière, le torrent entraîne des compagnies entières, les colonnes refusent d'avancer. Payant alors de sa personne, le général s'y élance suivi de Montrichard, Cassagne et Savary, leur exemple électrise les troupes, et le torrent est franchi. Le général, au péril de sa vie, sauve plusieurs soldats sur le point de se noyer. Dans la même journée à deux reprises, il coupe la retraite à l'ennemi et lui enlève une partie de son artillerie. Toujours attaché à Moreau, il suit ce général dans ses savantes retraites.
Général de division en 1796, il est chargé de défendre Huningue, ville forte sur le Rhin, alors attaquée par les autrichiens. Placé par son chef comme "une digue de fer à la tête du pont" (sic...), et vaillant comme Horatius Coclès au pont Sublicius, il brave la mort en pensant à la France. "Rends-nous Huningue" lui crie un autrichien, "Viens la prendre !" est-il répondu, un combat sanglant s'engage, mortellement atteint au flanc par une balle, le défenseur héroïque tombe sur le même fleuve qui vit tomber Turenne, et comme lui il s'ensevelit dans son triomphe. Peu de jours après il expirait en prononçant ces mots "Je meurs pour ma patrie".
En 1803, Moreau fit élever au défenseur d'Huningue un monument non loin de l'endroitoù il avait été tué à l'âge de 25 ans. En 1815, les alliés se rendirent coupables d'un acte de vandalisme en faisant disparaitre ce souvenir funéraire.
C'est le cas de rappeler ici cette belle phrase de Tacite "Qu'elle est ridicule cette lâcheté qui veut étouffer la reconnaissance des siècles ! ...Ceux qui ont essayé cette barbarie ont augmenté la gloire qu'ils cherchaient à éteindre, et immortalisé leur propre honte."
La Corse a tenu à réparer l'acte de profanation commis à l'époque de nos désastres : une statue en bronze due au ciseau d'un habile sculpteur, Vital Dubray, reproduit les traits de ce vieux général de 25 ans. Il est debout, dans une pose simple et superbe à la fois, pressant du talon un gabion dévasté par la mitraille, et montrant du doigt cette place que l'ennemi lui demande et auquel il répond à l'exemple de Léonidas : "Viens la prendre !". C'est en 1854 que la ville d'Ajaccio a été fière de montrer ce monument au bout de sa rade superbe : première étape du grand chemin de l'univers oriental.
Lorsqu'en 1819 le général Foy apprit qu'une souscription venait d'être ouverte par des bons français, habitants de la ville d'Huningue, pour y relever le monument commémoratif (...), il écrivit cette lettre de laquelle nous extrayons quelques lignes :
"...J'ai été son compagnon d'armes et son ami. Il est tombé dans mes bras en recevant le coup mortel. Dans un temps fécond en beaux talents et en grands caractères, je n'ai pas connu d'homme plus remarquable que lui et qui promit d'avantage à la France. Un coup fatal nous l'a enlevé trop tôt. Il est mort pleuré par les siens et honoré par ceux qu'il avait combattus."
QUI EST-CE ?
ce qizz dominical, en sollicitant votre bienveillance pour des tournures grammaticales datées et autres "accès de fièvre" patriotiques caractéristiques des années suivant la défaite de 1870-71, l'auteur ancien examinateur à l'école militaire de Saint-Cyr écrivit ce portrait en 1881.
Général français, né dans la petite île aux grands hommes, trois ans après son annexion à la France, sa vie a été courte, et cependant bien remplie.
En 1786, a lieu son entrée à l'école militaire de Metz. Lieutenant d'artillerie en 1789 et capitaine en 1792, il passe ensuite avec le grade de lieutenant-colonel, dans l'artillerie à cheval de l'armée du Rhin. C'est lui qui tire le premier coup de canon sur nos ennemis ; la barque qu'il a visée est coulée à fond, dans leur enthousiasme les soldats témoins de ce pointage veulent nommer d'emblée général l'habile canonnier.
En 1794, Pichegru prend le commandement de l'armée du Rhin. Notre jeune corse de 23 ans se distingue sous les yeux de son chef qui, dans son admiration, l'attache comme aide de camp à sa personne. Trois fois il lui offre le grade d'adjudant-général, et trois fois l'officier refuse.
Enfin il accepte, et c'est en cette qualité, qu'il est chargé de diriger le passage du Rhin. Il accompagne le général en chef à l'armée du Nord, et il fait avec lui la brillante campagne de Belgique et de Hollande.
L'année suivante, le général Moreau le choisit avec les adjudants-généraux Decaen, Montrichard et Bellavène, pour préparer et exécuter le passage du Rhin à Kehl. Promu au grade de général de brigade, il s'empare successivement de Fribourg (Freiburg-im-Breisgau),Donneschingen (Donaueschingen), Stokak (Stockach) et Memmingen. Le 27 juin, au passage du Lech, affluent du Danube en Bavière, le torrent entraîne des compagnies entières, les colonnes refusent d'avancer. Payant alors de sa personne, le général s'y élance suivi de Montrichard, Cassagne et Savary, leur exemple électrise les troupes, et le torrent est franchi. Le général, au péril de sa vie, sauve plusieurs soldats sur le point de se noyer. Dans la même journée à deux reprises, il coupe la retraite à l'ennemi et lui enlève une partie de son artillerie. Toujours attaché à Moreau, il suit ce général dans ses savantes retraites.
Général de division en 1796, il est chargé de défendre Huningue, ville forte sur le Rhin, alors attaquée par les autrichiens. Placé par son chef comme "une digue de fer à la tête du pont" (sic...), et vaillant comme Horatius Coclès au pont Sublicius, il brave la mort en pensant à la France. "Rends-nous Huningue" lui crie un autrichien, "Viens la prendre !" est-il répondu, un combat sanglant s'engage, mortellement atteint au flanc par une balle, le défenseur héroïque tombe sur le même fleuve qui vit tomber Turenne, et comme lui il s'ensevelit dans son triomphe. Peu de jours après il expirait en prononçant ces mots "Je meurs pour ma patrie".
En 1803, Moreau fit élever au défenseur d'Huningue un monument non loin de l'endroitoù il avait été tué à l'âge de 25 ans. En 1815, les alliés se rendirent coupables d'un acte de vandalisme en faisant disparaitre ce souvenir funéraire.
C'est le cas de rappeler ici cette belle phrase de Tacite "Qu'elle est ridicule cette lâcheté qui veut étouffer la reconnaissance des siècles ! ...Ceux qui ont essayé cette barbarie ont augmenté la gloire qu'ils cherchaient à éteindre, et immortalisé leur propre honte."
La Corse a tenu à réparer l'acte de profanation commis à l'époque de nos désastres : une statue en bronze due au ciseau d'un habile sculpteur, Vital Dubray, reproduit les traits de ce vieux général de 25 ans. Il est debout, dans une pose simple et superbe à la fois, pressant du talon un gabion dévasté par la mitraille, et montrant du doigt cette place que l'ennemi lui demande et auquel il répond à l'exemple de Léonidas : "Viens la prendre !". C'est en 1854 que la ville d'Ajaccio a été fière de montrer ce monument au bout de sa rade superbe : première étape du grand chemin de l'univers oriental.
Lorsqu'en 1819 le général Foy apprit qu'une souscription venait d'être ouverte par des bons français, habitants de la ville d'Huningue, pour y relever le monument commémoratif (...), il écrivit cette lettre de laquelle nous extrayons quelques lignes :
"...J'ai été son compagnon d'armes et son ami. Il est tombé dans mes bras en recevant le coup mortel. Dans un temps fécond en beaux talents et en grands caractères, je n'ai pas connu d'homme plus remarquable que lui et qui promit d'avantage à la France. Un coup fatal nous l'a enlevé trop tôt. Il est mort pleuré par les siens et honoré par ceux qu'il avait combattus."
QUI EST-CE ?

Grenadier SCHNAPS- BOULET D'OR
-
Nombre de messages : 1204
Age : 60
Date d'inscription : 23/02/2005
Re: Un jeune corse...mais lequel ?
Ha, il m'a donné du mal ton général corse !
Mais je l'ai eu.
Après une longue et minutieuse enquête
je te propose le nom de Jean-Charles ABBATUCCI, mort à Huningue,dont la statue se dresse Cours Napoléon, à Ajaccio.
La Corse et l'Alsace ... On en sort pas ...
Mais je l'ai eu.
Après une longue et minutieuse enquête

La Corse et l'Alsace ... On en sort pas ...
_________________
"...Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur, souriant à la mitraille anglaise, la Garde Impériale entra dans la fournaise ..." ( V. HUGO)
"... Un homme n'est jamais aussi grand, que lorsqu'il s'agenouille, pour aider un enfant ..."
"... Il dort, quoique la vie, pour lui, fut bien étrange, il vivait. Il mourut lorsqu'il n'eut plus son ange. La chose se fit doucement, pas à pas, comme vient la nuit lorsque le jour s'en va ..." (V.HUGO. Les Misérables)
La Poudre- Grenadier
-
Nombre de messages : 3522
Age : 67
Date d'inscription : 23/06/2006
Re: Un jeune corse...mais lequel ?
S'il t'a donné du mal, tu n'en as que plus de mérite mon excellent La Poudre !

Le personnage décrit est bien Charles ABBATUCCI (1771-1796)
Mais plusieurs ABBATUCCI ont "payé leur dû à la patrie" :
le rédacteur de l'article ajoute :
"La famille Abbatucci est célèbre dans les annales militaires :
- le général Jacques-Pierre Abbatucci (1726-1802)a laissé 4 fils, dont Charles le héros du siège d'Huningue.
- Antoine Abbatucci, tué en Egypte à la bataille des Pyramides, comme chef d'escadron à 21 ans.
- Séverin Abbatucci, tué au siège de Toulon, comme lieutenant d'artillerie à 19 ans."
Cette famille insulaire semble véritablement exemplaire par le tribut du sang qu'elle versa pour la République :
Trois fils sur quatre fauchés dans leur prime jeunesse, ça peut donner à réfléchir non ?
Salut & Fraternité![[IMG]http://smileyon](/users/1414/16/03/15/smiles/10368380.gif)
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Le personnage décrit est bien Charles ABBATUCCI (1771-1796)
Mais plusieurs ABBATUCCI ont "payé leur dû à la patrie" :
le rédacteur de l'article ajoute :
"La famille Abbatucci est célèbre dans les annales militaires :
- le général Jacques-Pierre Abbatucci (1726-1802)a laissé 4 fils, dont Charles le héros du siège d'Huningue.
- Antoine Abbatucci, tué en Egypte à la bataille des Pyramides, comme chef d'escadron à 21 ans.
- Séverin Abbatucci, tué au siège de Toulon, comme lieutenant d'artillerie à 19 ans."
Cette famille insulaire semble véritablement exemplaire par le tribut du sang qu'elle versa pour la République :
Trois fils sur quatre fauchés dans leur prime jeunesse, ça peut donner à réfléchir non ?
Salut & Fraternité
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Grenadier SCHNAPS- BOULET D'OR
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Date d'inscription : 23/02/2005
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