Les Cantinières (3)
Page 1 sur 1
Les Cantinières (3)
Les cantinières payeront un assez lourd tribut aux guerres de la Révolution et de l’Empire.
Les campagnes d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche ne furent pas trop meurtrières pour elles, vu avec la rapidité avec laquelle elle furent menées. Il en fut tout autrement en Russie (on comptait plus de 300 cantinières au passage de la Bérézina) et surtout en Espagne où elles furent très souvent victimes d’incroyables atrocités commises par les fanatiques guérilleros espagnols.
Elzear Blaze parle « du courage de ces femmes » qui égalait quelquefois celui des vieux grenadiers …Citons en quelques une.
La mère Catherine qui suivit et distribua son eau de vie aux hussards et fantassins qui s’emparèrent de la flotte hollandaise prise dans les glaces du Texel dans la nuit du 21 janvier 1795. Elle fit ensuite la campagne d’Italie et en 1799, elle vit mourir prés d’elle le général Joubert, tué à la bataille de Novi.
Marie Dauranne, vivandière à la 5ée demi brigade de ligne, la première de ces femmes qui reçut du général en chef une distinction honorifique. En mars 1797, alors que son unité qui faisait partie du corps de Serrurier, franchit la Piave, elle sauve de la noyade un fantassin, et ce dans des circonstances particulièrement difficiles, sous les acclamations enthousiastes de ces compagnons d’armes. Le soir même de son exploit, le général Serrurier portait le nom de Marie Dauranne à l’ordre du jour de l’armée et informait de cet acte si courageux, Bonaparte, le général en chef.
Ce dernier le raconta au Directoire dans une lettre du 27 ventôse an V (17 mars 1797) :
…Un soldat entraîné par le courant est sur le point de se noyer ; une femme de la 51e demi brigade se jette à la nage et le sauve ; je lui ai fait présent d’un collier d’or auquel sera suspendu une couronne civique avec le nom du soldat qu’elle a sauvé…
Quelques jours plus tard Berthier chef d’état-major de l’armée d’Italie faisait parvenir à Marie Dauranne la chaîne et la médaille civique. Dans la lettre accompagnant cet envoi il lui disait, entre autres choses, ceci…Vous verrez qu’on y a gravé le trait qui vous honore également vous et votre sexe… Des lors, chaîne d’or et médaille civique deviennent la récompense accordée aux vivandières qui s’étaient distinguées sur le champ de bataille.
Pendant cette même campagne d’Italie, le général Bonaparte l’accorda aussi à la Mère Sarrazin vivandière au 57e de ligne. Elle était l’épouse d’un sergent de grenadiers et eut de lui de nombreux enfants dont les plus âgés étaient tambours dans le même régiment que leurs parents.
Thérèse Jourdan, surnommée la ‘Doyenne’ des cantinières, femme du sergent Patru de la 69e demi brigade, qui fit toutes les campagnes d’Italie, alla en Egypte, assista à la bataille des Pyramides et prit part à toutes les guerres de l’Empire. Son mari fut tué sous ses yeux à la bataille de la Moskowa. Elle revint de Russie avec les débris de la Grande Armée, puis fit la campagne de France en enfin Waterloo.
Joséphine Trinquart, vivandière au 63e de ligne, fut décorée pour avoir, pendant la campagne de Russie, sauvé son chef de bataillon et tué un cosaque.
Catherine Devrez, qui fit jusqu’en 1802 toutes les campagnes de la Révolution.
La Mère Eugénie dite la Mère Radis, du 10e dragons, qui grièvement blessée à Lützen, qui manqua d’être enterrée vive en Russie et qui perdit à Waterloo sa vingtième carriole de vivandière.
Marie-Barbe Thiébaut, citée à l’ordre du jour à la Bérézina.
Thérèse Fromageot, blessée deux fois en portant à boire à ses soldats au plus fort des combats.
Marie Fetter, qui était à Austerlitz, Iéna, Wagram et Leipzig.
Catherine Rohmer, une des plus grandes figures des vivandières du 1er Empire. Elle était fille de vivandière et était née à Colmar en 1783. Sa mère fut tuée à la bataille de Fleurus et des lors, seule au monde à 11 ans, Catherine n’eut d’autre famille que son régiment. En 1802, ayant épousé un tambour major de la 62e demi brigade, elle part en Espagne avec cette unité et assiste au terrible siège de saragosse. Ensuite, c’est l’Autriche et la bataille de Wagram où elle est blessée.
Cette impétueuse vivandière, servant de l'eau de vie en pleine bataille à un détachement de carabiniers d'infanterie légère, se nomme Catherine Balland et servait au 95e de Ligne. Le Baron Lejeune l'a immortalisée dans sa toile représentant la bataille de Chiclana, prés de Cadix, le 5 mai 1811. (Musée de Versailles, cliché Réunion des Musées Nationaux
Texte : Mme Luce Riès.
Les campagnes d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche ne furent pas trop meurtrières pour elles, vu avec la rapidité avec laquelle elle furent menées. Il en fut tout autrement en Russie (on comptait plus de 300 cantinières au passage de la Bérézina) et surtout en Espagne où elles furent très souvent victimes d’incroyables atrocités commises par les fanatiques guérilleros espagnols.
Elzear Blaze parle « du courage de ces femmes » qui égalait quelquefois celui des vieux grenadiers …Citons en quelques une.
La mère Catherine qui suivit et distribua son eau de vie aux hussards et fantassins qui s’emparèrent de la flotte hollandaise prise dans les glaces du Texel dans la nuit du 21 janvier 1795. Elle fit ensuite la campagne d’Italie et en 1799, elle vit mourir prés d’elle le général Joubert, tué à la bataille de Novi.
Marie Dauranne, vivandière à la 5ée demi brigade de ligne, la première de ces femmes qui reçut du général en chef une distinction honorifique. En mars 1797, alors que son unité qui faisait partie du corps de Serrurier, franchit la Piave, elle sauve de la noyade un fantassin, et ce dans des circonstances particulièrement difficiles, sous les acclamations enthousiastes de ces compagnons d’armes. Le soir même de son exploit, le général Serrurier portait le nom de Marie Dauranne à l’ordre du jour de l’armée et informait de cet acte si courageux, Bonaparte, le général en chef.
Ce dernier le raconta au Directoire dans une lettre du 27 ventôse an V (17 mars 1797) :
…Un soldat entraîné par le courant est sur le point de se noyer ; une femme de la 51e demi brigade se jette à la nage et le sauve ; je lui ai fait présent d’un collier d’or auquel sera suspendu une couronne civique avec le nom du soldat qu’elle a sauvé…
Quelques jours plus tard Berthier chef d’état-major de l’armée d’Italie faisait parvenir à Marie Dauranne la chaîne et la médaille civique. Dans la lettre accompagnant cet envoi il lui disait, entre autres choses, ceci…Vous verrez qu’on y a gravé le trait qui vous honore également vous et votre sexe… Des lors, chaîne d’or et médaille civique deviennent la récompense accordée aux vivandières qui s’étaient distinguées sur le champ de bataille.
Pendant cette même campagne d’Italie, le général Bonaparte l’accorda aussi à la Mère Sarrazin vivandière au 57e de ligne. Elle était l’épouse d’un sergent de grenadiers et eut de lui de nombreux enfants dont les plus âgés étaient tambours dans le même régiment que leurs parents.
Thérèse Jourdan, surnommée la ‘Doyenne’ des cantinières, femme du sergent Patru de la 69e demi brigade, qui fit toutes les campagnes d’Italie, alla en Egypte, assista à la bataille des Pyramides et prit part à toutes les guerres de l’Empire. Son mari fut tué sous ses yeux à la bataille de la Moskowa. Elle revint de Russie avec les débris de la Grande Armée, puis fit la campagne de France en enfin Waterloo.
Joséphine Trinquart, vivandière au 63e de ligne, fut décorée pour avoir, pendant la campagne de Russie, sauvé son chef de bataillon et tué un cosaque.
Catherine Devrez, qui fit jusqu’en 1802 toutes les campagnes de la Révolution.
La Mère Eugénie dite la Mère Radis, du 10e dragons, qui grièvement blessée à Lützen, qui manqua d’être enterrée vive en Russie et qui perdit à Waterloo sa vingtième carriole de vivandière.
Marie-Barbe Thiébaut, citée à l’ordre du jour à la Bérézina.
Thérèse Fromageot, blessée deux fois en portant à boire à ses soldats au plus fort des combats.
Marie Fetter, qui était à Austerlitz, Iéna, Wagram et Leipzig.
Catherine Rohmer, une des plus grandes figures des vivandières du 1er Empire. Elle était fille de vivandière et était née à Colmar en 1783. Sa mère fut tuée à la bataille de Fleurus et des lors, seule au monde à 11 ans, Catherine n’eut d’autre famille que son régiment. En 1802, ayant épousé un tambour major de la 62e demi brigade, elle part en Espagne avec cette unité et assiste au terrible siège de saragosse. Ensuite, c’est l’Autriche et la bataille de Wagram où elle est blessée.
Cette impétueuse vivandière, servant de l'eau de vie en pleine bataille à un détachement de carabiniers d'infanterie légère, se nomme Catherine Balland et servait au 95e de Ligne. Le Baron Lejeune l'a immortalisée dans sa toile représentant la bataille de Chiclana, prés de Cadix, le 5 mai 1811. (Musée de Versailles, cliché Réunion des Musées Nationaux
Texte : Mme Luce Riès.
Invité- Invité
Re: Les Cantinières (3)
.
, La Flamme.
C'est curieux, on est un tas de monde à travailler "sur" les vivandières, en ce moment.
JIEM bosse "dessus" aussi dans sa belle gique natale (est-elle si belle que ça ?).
Ce doit-être l'approche du printemps, sans doute...
En tout cas, merci d'apporter toujours des sujets passionants, et toujours très bien documentés.
Si tu savais, je remplis mon disque dur à chaque fois.
Je te l'ai déjà dit ailleurs, c'est grand, de faire partager tes connaissances.
Mille mercis.
La Bricole.
, La Flamme.
C'est curieux, on est un tas de monde à travailler "sur" les vivandières, en ce moment.
JIEM bosse "dessus" aussi dans sa belle gique natale (est-elle si belle que ça ?).
Ce doit-être l'approche du printemps, sans doute...
En tout cas, merci d'apporter toujours des sujets passionants, et toujours très bien documentés.
Si tu savais, je remplis mon disque dur à chaque fois.
Je te l'ai déjà dit ailleurs, c'est grand, de faire partager tes connaissances.
Mille mercis.
La Bricole.
Invité- Invité
Re: Les Cantinières (3)
La Flamme a écrit: Les cantinières payeront un assez lourd tribut aux guerres de la Révolution et de l’Empire.
Les campagnes d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche ne furent pas trop meurtrières pour elles, vu avec la rapidité avec laquelle elle furent menées. Il en fut tout autrement en Russie (on comptait plus de 300 cantinières au passage de la Bérézina) et surtout en Espagne où elles furent très souvent victimes d’incroyables atrocités commises par les fanatiques guérilleros espagnols.
Elzear Blaze parle « du courage de ces femmes » qui égalait quelquefois celui des vieux grenadiers …Citons en quelques une.
La mère Catherine qui suivit et distribua son eau de vie aux hussards et fantassins qui s’emparèrent de la flotte hollandaise prise dans les glaces du Texel dans la nuit du 21 janvier 1795. Elle fit ensuite la campagne d’Italie et en 1799, elle vit mourir prés d’elle le général Joubert, tué à la bataille de Novi.
Marie Dauranne, vivandière à la 5ée demi brigade de ligne, la première de ces femmes qui reçut du général en chef une distinction honorifique. En mars 1797, alors que son unité qui faisait partie du corps de Serrurier, franchit la Piave, elle sauve de la noyade un fantassin, et ce dans des circonstances particulièrement difficiles, sous les acclamations enthousiastes de ces compagnons d’armes. Le soir même de son exploit, le général Serrurier portait le nom de Marie Dauranne à l’ordre du jour de l’armée et informait de cet acte si courageux, Bonaparte, le général en chef.
Ce dernier le raconta au Directoire dans une lettre du 27 ventôse an V (17 mars 1797) :
…Un soldat entraîné par le courant est sur le point de se noyer ; une femme de la 51e demi brigade se jette à la nage et le sauve ; je lui ai fait présent d’un collier d’or auquel sera suspendu une couronne civique avec le nom du soldat qu’elle a sauvé…
Quelques jours plus tard Berthier chef d’état-major de l’armée d’Italie faisait parvenir à Marie Dauranne la chaîne et la médaille civique. Dans la lettre accompagnant cet envoi il lui disait, entre autres choses, ceci…Vous verrez qu’on y a gravé le trait qui vous honore également vous et votre sexe… Des lors, chaîne d’or et médaille civique deviennent la récompense accordée aux vivandières qui s’étaient distinguées sur le champ de bataille.
Pendant cette même campagne d’Italie, le général Bonaparte l’accorda aussi à la Mère Sarrazin vivandière au 57e de ligne. Elle était l’épouse d’un sergent de grenadiers et eut de lui de nombreux enfants dont les plus âgés étaient tambours dans le même régiment que leurs parents.
Thérèse Jourdan, surnommée la ‘Doyenne’ des cantinières, femme du sergent Patru de la 69e demi brigade, qui fit toutes les campagnes d’Italie, alla en Egypte, assista à la bataille des Pyramides et prit part à toutes les guerres de l’Empire. Son mari fut tué sous ses yeux à la bataille de la Moskowa. Elle revint de Russie avec les débris de la Grande Armée, puis fit la campagne de France en enfin Waterloo.
Joséphine Trinquart, vivandière au 63e de ligne, fut décorée pour avoir, pendant la campagne de Russie, sauvé son chef de bataillon et tué un cosaque.
Catherine Devrez, qui fit jusqu’en 1802 toutes les campagnes de la Révolution.
La Mère Eugénie dite la Mère Radis, du 10e dragons, qui grièvement blessée à Lützen, qui manqua d’être enterrée vive en Russie et qui perdit à Waterloo sa vingtième carriole de vivandière.
Marie-Barbe Thiébaut, citée à l’ordre du jour à la Bérézina.
Thérèse Fromageot, blessée deux fois en portant à boire à ses soldats au plus fort des combats.
Marie Fetter, qui était à Austerlitz, Iéna, Wagram et Leipzig.
Catherine Rohmer, une des plus grandes figures des vivandières du 1er Empire. Elle était fille de vivandière et était née à Colmar en 1783. Sa mère fut tuée à la bataille de Fleurus et des lors, seule au monde à 11 ans, Catherine n’eut d’autre famille que son régiment. En 1802, ayant épousé un tambour major de la 62e demi brigade, elle part en Espagne avec cette unité et assiste au terrible siège de saragosse. Ensuite, c’est l’Autriche et la bataille de Wagram où elle est blessée.
Cette impétueuse vivandière, servant de l'eau de vie en pleine bataille à un détachement de carabiniers d'infanterie légère, se nomme Catherine Balland et servait au 95e de Ligne. Le Baron Lejeune l'a immortalisée dans sa toile représentant la bataille de Chiclana, prés de Cadix, le 5 mai 1811. (Musée de Versailles, cliché Réunion des Musées Nationaux
Texte : Mme Luce Riès.
Invité- Invité
Re: Les Cantinières (3)
Salut La Flamme,
alors on oublie la plus célèbre d'entre toutes les cantinières de l'Empire, celle des grenadiers de la Garde : "Marie Tête de Bois" !!!!! morte à Waterloo.
J'attend donc son portait............. tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac
alors on oublie la plus célèbre d'entre toutes les cantinières de l'Empire, celle des grenadiers de la Garde : "Marie Tête de Bois" !!!!! morte à Waterloo.
J'attend donc son portait............. tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac
Invité- Invité
Re: Les Cantinières (3)
Voilà qui est fait mon cher Nicolas, je gardais le meilleur pour la fin.
"Les Cantinières (fin)", mis en ligne ce jour.
Fraternellement
"Les Cantinières (fin)", mis en ligne ce jour.
Fraternellement
Invité- Invité
Re: Les Cantinières (3)
Merci Mon Ami, il aurait été impossible d'oublier celle-ci, qui servit dans NOTRE régiment.
A bientôt de vous revoir Amis Grenadiers d'IDF.
:coucou6:
A bientôt de vous revoir Amis Grenadiers d'IDF.
:coucou6:
Invité- Invité
Sujets similaires
» Les Cantinières (2)
» Les Cantinières (1)
» Les Cantinières (fin)
» Vivandières, Cantinières et Blanchisseuses
» Les Cantinières (1)
» Les Cantinières (fin)
» Vivandières, Cantinières et Blanchisseuses
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum