Un peu de règlement ne peut pas nuire au grenadier... (2)

Toujours EXTRAIT de "L'Ordonnance du 25 Mars 1768, sur le Service des Places", après avoir examiné les "Fonctions des commandans de postes", allons voir en quoi consiste le :

"SERVICE DES PORTES":

-ART. 1. Le commandant de la garde à une porte enverra le concierge, escorté de deux fusiliers, chercher les clefs, à l'heure qui sera indiquée par l'état-major de la place pour la fermeture des portes; il enverra à la barrière le caporal et deux hommes de l'avancée, ou, si l'avancée est trop faible, un caporal et deux hommes de sa garde : il fera monter le tambour sur le rempart et battre la retraite.

-Art. 2. Dans les places où il n'y aura point de portiers établis, on enverra chercher les clefs par un fusilier de la garde sans armes, escorté par un autre armé.

-Art. 3. Les clefs arrivant à la garde, le commandant de la garde lui fera prendre les armes, et attendra l'arrivée de l'officier de la place chargé du service des portes : il fera balayer les ponts-levis.

-Art. 4. L'officier de la place étant arrivé, le commandant formera sa garde en double haie à droite et à gauche sous la vôute de la porte, et lui fera présenter les armes.

-Art. 5. Il fera suivre l'officier de la place par le caporal de consigne avec un falot, ou à défaut de caporal de consigne, par un fusilier sans armes.
Il fournira le nombre d'hommes, sans armes, nécessaire pour fermer les portes, et il donnera à l'officier de la place deux fusiliers pour escorter les clefs.
Pendant toute la durée de la fermeture des portes, le tambour battra aux champs sur le parapet ou rempart.

-Art. 6. Si le poste de l'avancée doit se retirer la nuit, il suivra l'officier de la place à son retour, et le commandant de la garde lui assignera une place pour ses armes.

-Art. 7. Les portes étant fermées, les clefs seront rapportées chez le commandant de la place, dans le même ordre qu'on aura été les chercher.

-Art. 8. Les portes ne seront ouvertes la nuit que par ordre du commandant de la place et en présence de l'officier de la place. On en agira comme il est dit ci-dessous pour l'ouverture des portes, mais sans faire battre la caisse.

-Art. 9. Au point du jour, le commandant de la garde fera battre la diane sur le rempart, et enverra chercher les clefs, comme il est dit ci-dessus, puis il fera prendre les armes à sa garde, et enverra un caporal sur le rempart, pour découvrir ce qui se passe au dehors.

-Art. 10. L'officier de la place étant arrivé, il sera suivi par deux hommes escortant les clefs, par ceux destinés à faire la reconnaissance, par d'autres sans armes pour ouvrir les portes, et par le poste de l'avancée, s'il s'est retiré pour la nuit.

-Art. 11. L'officier de la place, arrivé à la barrière extérieure la fera ouvrir; la reconnaissance sortira, puis la barrière sera refermée aussitôt.
La reconnaissance faite, et le rapport parvenu au commandant de la garde, celui-ci fera ouvrir les portes, reconnaître les personnes et voitures qui se présenteront pour entrer, et sa garde restera sous les armes jusqu'à ce qu'elles aient passé.

-Art. 12. Lorsqu'il n'y aura point de poste à l'avancée, le commandant de celui de la porte y enverra, à l'ouverture des portes, un détachement de sa garde avec l'officier de la place.

-Art. 13. S'il se présente des personnes pour entrer ou sortir à la première ouverture, on ne le leur permettra que sur ordre du commandant de la place, et à défaut, on obligera celles en dehors de se retirer à cent pas de la barrière, et celles du dedans, à trente pas du corps-de-garde.

-Art. 14. Après l'ouverture des portes, le commandant de la garde fera relever les postes de nuit, et exigera que les soldats soient bien tenus.

-Art. 15. Les jours de marché ou de brouillard, on redoublera de précautions, et si le commandant le juge à propos, il tiendra la moitié de la garde sous les armes, et la moitié du poste de l'avancée à la barrière, jusqu'à ce que le brouillard soit dissipé, ou l'affluence diminuée.

-Art. 16. En cas d'alarme, le commandant d'une garde à une porte fera prendre les armes à sa troupe, fermera la barrière extérieure, et fera lever le premier pont-levis.

-Art. 17. Il fera conduire tous les étrangers au corps-de-garde da la place par un fusilier, à moins qu'il n'y ait à la porte quelque préposé pour vérifier les passeports.
Il examinera les permissions et feuilles de route des soldats voyageurs, et fera conduire au corps-de-garde de la place ceux qui n'en auraient pas.

-Art. 18. Il fera conduire les déserteurs étrangers ou de l'ennemi, au corps-de-garde de la place.

-Art. 19. Si une voiture casse à la sortie d'une porte, le commandant prendra les précautions nécessaires pour la sûreté de la place; et pour maintenir une libre communication avec les sentinelles du dehors. Il fera arrêter toutes les voitures venant du dedans ou du dehors, et pourra, s'il le juge à propos, faire fermer la barrière extérieure, et mettre sa garde sous les armes."


Y'a pas à dire : ça ne rigole pas avec la sécurité de la place forte !

Pour la suite (3) je vous retranscrirai les "Fonctions des Caporaux"

...et dire que de nos jours il suffit d'appuyer sur un "bipeur" pour que la porte du garage s'ouvre toute seule... ...Même plus besoin de descendre de voiture.











p'is quand c'est en panne, c'est madame qui vient ouvrir