Napoléon et sa Garde
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Napoléon et sa Garde
Un matin de 1810, quelque temps après son mariage, l'Empereur se rend à l'hôpital de la Garde. Il va, vient dans las salles et s'arrête devant le lit d'un sapeur du premier régiment de ses grenadiers à pieds. (un collègue quoi ...)
- Pourquoi es-tu ici? lui demande-t-il; qu'as-tu? est ce qu'un sapeur de ma Garde devrait jamais être malade?
- C'est vrai, mon Empereur, repartit celui-ci; aussi j'ai le coeur bon , l'oeil excellent et l'apétit solide ; mais c'est la blessure que j'ai au pied gauche qui me fait souffrir comme un damné. Le gros-major, ajouta-t-il, en désignant Larrey, veut me couper la jambe et moi je ne veux pas.
- Et pourquoi cela ? fit Napoléon ; aurais-tu peur d'une douleur qui ne dure que deux minutes tout au plus, toi qui dans ta vie as vu la mort plus de dix fois, face à face?
- Moi ! peur ? Allons donc, mon Empreur, vous voulez rire, nous ne connaissons pas cette maladie-là nous autred ; mais si je troque ma jambe de chair contre une jambe de bois, je ne pourrai plus vous servir; alors j'aime autant descendre la gerde tout d'une pièce que de risquer de me faire enterrer en détail.
- Et où as-tu reçu cette blessure ? demanda Napoléon.
- A Eylau, Sire; mais à Wagram il m'est arrivé à la même jambe un éclat d'obus, et c'est ça qui a tout gâté ; vous concevez que cette seconde blessure a fait du tort à la première.
- As-tu la croix?
A ces mots le sapeur ramena la couverture de son lit sur sa jambe grisonnante, et dit avec un indéfinissable accent de regrets:
- Nom, mon Empreur.
- Et pourquoi?
- Ah ! pourquoi? par le motif que lorsque vous faisiez les distributions, j'étais à l'ambulance, et que n'étant pas présent sous les armes ...
- Voilà justement le tors que tu as eu, interrompi Napoléon.
- Parbleu! j"en au eu bien d'autres, répliqua gaiement le sapeur, j'ai eu celui d'être porté deux fois sur la liste des morts...
- C'est peut-être parce qu'on t'a tué deux fois, répliqua l'Empereur sur le mêm ton, que tu te portes si bien aujourd'hui.
- Je ne le crois pas, répartit naïvement le sapeur, car il est sûr que ça vas mal.
- Et moi, je dis que ça vas bien : je m'y connais mieux que toi, je suppose.
- Si c'est votre volonté, mon Empereur, je ne vais à l'encontre.
- Et si je te donnais la croix pour te le prouver ?
Ici, le vieux soldat joignit les mains en disant d'un ton émus :
- Oh ! mon Empereur, bien sûr que la décoration me guérirait totalement.
- Et bien ! je te la donne, es-tu content ?
Le sapeur fit un bon dans son lit et découvrit sa barbe, sur laquelle tombèrent deux grosses larmes :
- Oh ! mon Empereur, si je le suis !
- Mais c'est à condition, poursuivit Napoléon, que tu te laisseras couper la jambe.
- Tout ce que vous voudrez, mon Empereur ; la tête si vous voulez... Cependant je ne pourrai plus rentrer au corps.
- Ne t'inquiète de rien ; tu sais bien que je ne me sépare pas volontiers de vous autres. Je te donnerai un emploi où tu ne cessera pas de m'être utile.
Le sapeur se laissa couper la jambe, et une fois en état de marcher, il fut placé par Napoléon au château de Compiègne en qualité de surveillant forestier.
(Extrait de l'ouvrage : Histoire de la garde Impériale par Emile Marco De Saint-Hilaire - 1852 - Eugène et Victor Penaud Frères - Imprimeurs)
- Pourquoi es-tu ici? lui demande-t-il; qu'as-tu? est ce qu'un sapeur de ma Garde devrait jamais être malade?
- C'est vrai, mon Empereur, repartit celui-ci; aussi j'ai le coeur bon , l'oeil excellent et l'apétit solide ; mais c'est la blessure que j'ai au pied gauche qui me fait souffrir comme un damné. Le gros-major, ajouta-t-il, en désignant Larrey, veut me couper la jambe et moi je ne veux pas.
- Et pourquoi cela ? fit Napoléon ; aurais-tu peur d'une douleur qui ne dure que deux minutes tout au plus, toi qui dans ta vie as vu la mort plus de dix fois, face à face?
- Moi ! peur ? Allons donc, mon Empreur, vous voulez rire, nous ne connaissons pas cette maladie-là nous autred ; mais si je troque ma jambe de chair contre une jambe de bois, je ne pourrai plus vous servir; alors j'aime autant descendre la gerde tout d'une pièce que de risquer de me faire enterrer en détail.
- Et où as-tu reçu cette blessure ? demanda Napoléon.
- A Eylau, Sire; mais à Wagram il m'est arrivé à la même jambe un éclat d'obus, et c'est ça qui a tout gâté ; vous concevez que cette seconde blessure a fait du tort à la première.
- As-tu la croix?
A ces mots le sapeur ramena la couverture de son lit sur sa jambe grisonnante, et dit avec un indéfinissable accent de regrets:
- Nom, mon Empreur.
- Et pourquoi?
- Ah ! pourquoi? par le motif que lorsque vous faisiez les distributions, j'étais à l'ambulance, et que n'étant pas présent sous les armes ...
- Voilà justement le tors que tu as eu, interrompi Napoléon.
- Parbleu! j"en au eu bien d'autres, répliqua gaiement le sapeur, j'ai eu celui d'être porté deux fois sur la liste des morts...
- C'est peut-être parce qu'on t'a tué deux fois, répliqua l'Empereur sur le mêm ton, que tu te portes si bien aujourd'hui.
- Je ne le crois pas, répartit naïvement le sapeur, car il est sûr que ça vas mal.
- Et moi, je dis que ça vas bien : je m'y connais mieux que toi, je suppose.
- Si c'est votre volonté, mon Empereur, je ne vais à l'encontre.
- Et si je te donnais la croix pour te le prouver ?
Ici, le vieux soldat joignit les mains en disant d'un ton émus :
- Oh ! mon Empereur, bien sûr que la décoration me guérirait totalement.
- Et bien ! je te la donne, es-tu content ?
Le sapeur fit un bon dans son lit et découvrit sa barbe, sur laquelle tombèrent deux grosses larmes :
- Oh ! mon Empereur, si je le suis !
- Mais c'est à condition, poursuivit Napoléon, que tu te laisseras couper la jambe.
- Tout ce que vous voudrez, mon Empereur ; la tête si vous voulez... Cependant je ne pourrai plus rentrer au corps.
- Ne t'inquiète de rien ; tu sais bien que je ne me sépare pas volontiers de vous autres. Je te donnerai un emploi où tu ne cessera pas de m'être utile.
Le sapeur se laissa couper la jambe, et une fois en état de marcher, il fut placé par Napoléon au château de Compiègne en qualité de surveillant forestier.
(Extrait de l'ouvrage : Histoire de la garde Impériale par Emile Marco De Saint-Hilaire - 1852 - Eugène et Victor Penaud Frères - Imprimeurs)
fred.leudon-
Nombre de messages : 1229
Age : 48
Date d'inscription : 23/05/2006
Re: Napoléon et sa Garde
on recherche volontaire (le sapeur
) pour se faire couper la jambe
oui je sais...
dodu


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oui je sais...
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Invité- Invité
Re: Napoléon et sa Garde
Pour moi ya pas de problème ...
Seulement, y vas me falloir deux blessures, la croix et un boulot de garde forestier pèpère à Compiègnes... désfois que ma hache me démange .....
A bientôt...
Seulement, y vas me falloir deux blessures, la croix et un boulot de garde forestier pèpère à Compiègnes... désfois que ma hache me démange .....
A bientôt...
fred.leudon-
Nombre de messages : 1229
Age : 48
Date d'inscription : 23/05/2006

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