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Le Grenadier de la Garde

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Le Grenadier de la Garde Empty Le Grenadier de la Garde

Message par Invité Sam 26 Fév 2005 - 9:00

Le portrait du Grenadier de la Garde, peint par Hyppolyte de Maudit, est particulièrement vif et précis sur le sujet.

"Longtemps éprouvé par les marches, les fatigues, les privations, les bivouacs, par le soleil, comme par les frimas, le Grenadier de la Garde était sec et maigre ; l'obésité était inconnue dans nos rangs. Tout, chez ces hommes de fer, étaient à l'épreuve : le coeur, le corps et les jarrets ; aussi eût-on fait le tour du monde avec de pareils hommes!...

La figure du Grenadier était martiale et son attitude imposante ; son teint, un peu moins coloré, mais hâlé ; ses joues creuses ; son nez proéminent et généralement aquilin ; son front demi-chauve par l'effet de sa plaque de grenadier ou rasé à l'ordonnance ; son oeil vif et fier ; une épaisse et belle moustache, brunie par le soleil, et parfois grisonnante, ombrageait cette mâle figure... Une queue, artistement tressée, et poudrée chaque matin, complètait l'ensemble de cette tête modèle.

Un cachet particulier de la coquetterie du Grenadier de la Garde était la boucle d'oreille ; c'était sa première dépense en arrivant au corps ; elle était de rigueur. Un camarade lui perçait les oreilles et y introduisait un fil de plomb, jusqu'au jour où son budget lui permettait l'anneau d'or du diamètre de l'écu de 3 francs, lorsqu'il ne pouvait aller jusqu'à celui de 5 francs.

Le perceur d'oreille était ordinairement, l'artiste du tatouage, et après cette première opération, venanit celle du bras ou de la poitrine, car chaque Grenadier devait avoir aussi, sur le corps, l'empreinte ineffaçable des attributs de l'amour et de la grenade...

Après la boucle d'oreille, cet indispensable bijou du grenadier, venait la montre en or, garnie de ses breloques, mais il fallait, pour cela, au moins une année de privations et de constante économie, car pendant les six premiers mois, le conscrit du 1er régiment de Grenadier devait se consigner volontairement au quartier, se contenter de son ordinaire, et ne boire que de l'eau, pour rétablir sa masse à son niveau normal, sa première ne suffisant pas à l'achat complet de ce que nous appelions notre tenue de ville et de salon, c'est à dire la culotte courte de nankin, le bas de coton blanc, l'escarpin et sa boucle en argent, enfin le chapeau crânement retapé.

Soigné dans sa tenue, homme d'ordre et rangé comme une petite maîtresse, le Grenadier de la Garde avait toujours, dans se ceinture, ce qu'il appelait sa poire pour la soif, c'est à dire, de vingt à trente napoléons.

La salle de police était, pour le grenadier de la garde, un hors-d'oeuvre ; et si, par hasard, un ami avait fait sortir un Grenadier de ses habitudes de tempérance et de dignité personnelle, jamais il ne paraissait ainsi dans la rue ; l'uniforme de de la Vieille Garde devait toujours se porter la tête haute et le jarret tendu ; le Grenadier qui chancelait, était ramené en voiture au compte de son prêt ; là se bornait le code pénal du régiment.

Les plaisirs du Grenadier étaient de deux catégories ; les plaisirs d'intérieur de famille, et les plaisirs de l'extérieur. Dans son quartier, c'était la partie d'impérial ou de piquet, mais surtout la partie de drogue ; la salle d'armes et parfois la salle de danse, lorsque le Vestris du régiment avait découvert quelque pas nouveau, digne de figurer au ranelagh de l'époque.

La cantine recevait aussi régulièrement sa visite une fois par jour ; s'il y avait une politesse à rendre à un camarade, c'était la cerise à l'eau de vie, et non la goutte militaire. Sa visite étant d'ailleurs l'hommage du Grenadier à la dame du comptoir, qui lui permettait de venir, en bon voisin, et sans frais de toilette.

Hors du quartier, ses goûts étaient pour la promenade, la matelotte et le spectacle ; quelquefois le café, mais rarement le cabaret ; celui-ci était de trop mauvaise compagnie pour lui. Courbevoie, Saint-Denis, Surène, Rueil, Nanaterre, Boulogne et Saint-Cloud, telles étaient ses parties de campagne solitaires ; parceque là, il se reposait toujours au foyer domestique de quelque vieux compagnon de bivouac, devenu gendre d'une blanchisseuse, ou simplement retiré là, après avoir noblement payé son tribut au pays.

Des théatres et boulevards il faisait fi ; le Grenadier de la Garde aimait ce qui élevait l'âme à la hauteur de la sienne ; le Triomphe de Trajan était sa pièce de prédilection !...

Le Grenadier de la Garde avait toujours dans ses papiers de famille, son brevet de maître ou de prévôt d'armes, et cependant, il n'était pas spadassin : le duel était aussi rare au régiment qu'un acte méritant la salle de police, et la fraternité la plus franche, la plus cordiale, régnait entre toutes les armes de ce corps admirable.

Le Grenadier de la Garde était redoutable pendant la bataille. A Paris, au contraire, un enfant faisait de lui tout ce qu'il voulait ; aussi, le joli dessin représentant un enfant sur les genoux d'un Grenadier et lui tirant sa moustache, est-il un tableau peint sur nature".

Tout ce qui vient d'être écrit se rapporte, avec quelques nuances, à n'importe quel régiment de la Vieille Garde (ou de la Garde en général, car le mot Vieille sera ajouté seulement avec l'apparition d'unités formées de conscrits), quoique chacun eût ses particularités et ses traits typiques. Tous ceux qui servirent dans les régiments des Chasseurs de la Garde - à pied ou à cheval - aimaient souligner le caractère bon vivant et la gaieté des soldats de ces unités, au contraire des Grenadiers à pied et à cheval toujours graves et même hautains. "Toutes les fois, que nous, Chasseurs à chaval, se rappelle un vétéran du régiment, nous passions au milieu des chasseurs à pied, que l'on leur jettait de la poussière ou de la boue, on plaisantait et on riait toujours. Il n'en était pas de même lorsque nous passions près des Grenadiers ou les 'Grognards', on ne riait pas..."

Mais ce n'étaient que des détails. Le principal, c'était la sélection,la rigueur et la discipline, les hautes qualités professionnelles, la fidèlité à l'Empereur et une bravoure sans borne - des valeurs intrinsèques à tous les régiments de la Garde constitués de vieux soldats qui avaient pleine conscience de leur exclusivité confirmée par les privilèges et avantages qui leurs étaient accordés.



Texte tiré de L'Armée de Napoléon d'Oleg Sokolov.
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Message par Invité Dim 27 Fév 2005 - 11:40

oups !!!!

description réglo, mais va falloir que bon nombre d'entre nous se mettions au régime !!!!!
y-avait pas d'obésité dans nos rangs !!!!!
tout en sachant qu'à cette époque, l'obésité n'était pas la même que maintenant, et qu'une petite surcharge pondérale de notre siècle peut-être considérée comme obésité sous l'Empire !!!!
au régime les gars !!!

bises
passepoil
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Message par Invité Dim 27 Fév 2005 - 15:09

nous les filles, on s'en fiche car on peut tricher avec des corsets.... 👅

La Feuille. :study:
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