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Les Cantinières (fin)

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Les Cantinières (fin) Empty Les Cantinières (fin)

Message par Invité Dim 26 Mar 2006 - 11:09

Puis c’est de nouveau l’Espagne et le siège de Gérone ou elle fait le coup de feu comme un fantassin et nous la retrouvons ensuite en Russie. Elle revient saine et sauve de la catastrophique retraite et en 1814 elle est à Chalons, Brienne et Montmirail. A l’abdication de l’Empereur, elle est à l’île d’Elbe avec lui, car son mari fait parti du bataillon sacré, commandé par Cambronne, qui accompagne Napoléon dans son exil. Ensuite et enfin… elle est à Waterloo.

Sa carrière ne se termine pas là. Elle fait, sous la Restauration, la campagne d’Espagne où son mari est tué. Un an après, elle se remarie avec un autre soldat et débarque en Algérie avec huit des dix fils qu’elle a mis au monde, les deux autres sont morts pendant les guerres de l’Empire. A la bataille de la Maison Carrée, deux de ses fils et son mari sont tués, elle-même est grièvement blessée.

Catherine mourut à Colmar, oubliée de tous et dans la misère. Femme pourtant exceptionnelle qui avait consacré toute sa vie à son pays et avait eu deux maris et quatre fils tués au combat.


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Enfin, il nous faut citer celle qui restera la plus célèbre et l’archétype des vivandières de l’épopée impériale…

Marie « Tête de bois ». D’une laideur épouvantable (son visage ressemblait dit-on à ces têtes d’idoles païennes sculptées dans le bois, d’où son surnom). Marie épouse un grenadier et le suit à travers de multiples campagnes. Elle astique son fusil plus souvent que ses verres et n’hésite pas à faire le coup de feu avec les soldats. Un fils lui naît à Marengo. Tambour à l’âge de 10 ans, il reçoit cinq ans plus tard un fusil d’honneur du Premier Consul en personne. Cinq ans après, il est sous lieutenant. En février 1814, Marie voit mourir son époux à la bataille de Montmirail. Quelques jours plus tard, elle est gravement blessée sous les murs de Paris auprès du cadavre de son fils. Pertes cruelles auxquelles s’ajoute bientôt celle de son Empereur exilé à l’île d’Elbe. Dés le retour de Napoléon aux Tuileries, Marie guérie de ses blessures, court à Paris et reprend du service comme cantinière de la Garde. Elle rejoint l’armée à Lille et 18 juin 1815 se retrouve à Waterloo. Sa grande expérience des batailles lui fait voir que les choses tournent mal. Au soir, vers 8 heures, elle se trouve avec la Garde, soignant les blessés et distribuant son eau de vie.

Elle tombe frappée par un biscaïen, qui troue son baril, lui ouvrant le ventre. Un peu plus tard une balle la frappe au visage, la défigurant un peu plus. Elle se traîne alors en criant « Vive l’Empereur » Parmi les morts, un grenadier blessé la regarde et lui dit « Marie, vous n’êtes pas belle comme ça ». Essayant de sourire la pauvre femme lui répond…. « C’est possible mais, j’ai l’honneur de pouvoir me vanter d’être fille, mère et veuve de troupier »…Marie expire, elle a 50 ans et compte à son actif 17 campagnes.



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Ni laide ni jolie.

Un témoignage de Cadet de Gassicourt nous donne une bonne idée de ce type très spéciale de femme que furent les cantinières de la Grande Armée. En 1809, il rencontre une cantinière, prés d’Essling au bord du Danube. Tout en lavant son linge, elle surveillait du coin de l’œil ses marmots, son cheval, ses tonneaux et ses sacs. Elle était vêtue d’une veste de drap gris, d’une jupe en toile peinte, d’une ceinture de peau et de hautes guêtres. Sur sa tête un mouchoir noué et un vieux chapeau de pierre de feutre.

Cette femme, ni laide ni jolie, avait une physionomie singulièrement expressive. Elle lui dit ceci :
« Je ne puis vivre qu’à l’armée, voilà huit campagne que je fais : j’ai suivi le régiment pour ne pas quitter ‘mon homme’ qui est sergent. Pendant les batailles, je mets ma petite famille à l’abri et je soigne les braves blessés. Je suis leur dépositaire, leur banquier et parfois leur héritière. Si je meurs, le régiment prendra soin de mes enfants et ils entendront dire du bien de leur mère… ».



Texte : Mme Luce Riès.
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